Parafoudre IRVE : Normes, Obligations et Protection contre les Surtensions (2025)

Un parafoudre est le bouclier invisible de votre installation électrique. Il protège vos équipements contre les surtensions transitoires causées par la foudre (directe ou indirecte) et les surtensions de manœuvre du réseau électrique. Pour une borne de recharge contenant une électronique sensible valant plusieurs milliers d'euros, cette protection n'est pas un luxe.

Le principe est simple mais efficace. En temps normal, le parafoudre reste inactif. Lorsqu'une surtension apparaît sur le réseau (foudre tombant à proximité, manœuvre d'un transformateur, démarrage d'un moteur industriel), le parafoudre détecte instantanément l'anomalie. En quelques nanosecondes, il dévie l'excès d'énergie vers la terre, empêchant la surtension d'atteindre vos équipements.

Pour une borne IRVE, les enjeux sont considérables. Une surtension de 6 000 V (fréquente lors d'un coup de foudre indirect à 500 m) détruirait instantanément l'électronique de charge, le système de communication, et pourrait endommager la batterie du véhicule branché. Coût du sinistre : 2 000 à 5 000 € (borne) + potentiellement 15 000 à 30 000 € (batterie véhicule). Le parafoudre, lui, coûte 80 à 300 € selon le type.

Les surtensions transitoires sont omniprésentes, même sans orage direct. Une étude Schneider Electric sur 10 000 installations montre que 87% des bâtiments français subissent au moins 50 surtensions transitoires par an, dont 23% dépassent 1 500 V. Ces surtensions proviennent de trois sources principales : les coups de foudre indirects (foudre tombant à moins de 2 km), les manœuvres réseau (coupures, réenclenchements automatiques), et les perturbations industrielles (démarrages de moteurs, soudage, variateurs).

Votre borne de recharge est particulièrement vulnérable. Elle concentre trois facteurs de risque : une électronique sensible (microprocesseur, RFID, Ethernet), une puissance élevée (7,4 à 22 kW = courants importants), et une connexion permanente au réseau (24h/24, 365j/an). Une seule surtension de 2 000 V suffit à détruire les composants électroniques, même si l'installation semble "protégée" par le disjoncteur divisionnaire (qui ne réagit qu'aux surintensités, pas aux surtensions).

La norme NF C 15-100-1 (édition août 2025) renforce drastiquement les obligations. Depuis septembre 2025, l'installation d'un parafoudre principal est obligatoire pour 7 catégories de bâtiments (contre 4 auparavant). Cette évolution fait suite à l'analyse de 15 000 sinistres électriques entre 2020 et 2024, montrant que 62% auraient pu être évités avec un parafoudre correctement dimensionné.

Le parafoudre Type 1 (anciennement Classe I) est le plus robuste. Il est conçu pour évacuer les courants de foudre directs jusqu'à 25 000 A (onde 10/350 µs). Cette capacité extrême lui permet de protéger les installations équipées d'un paratonnerre ou situées dans des zones à forte densité de foudroiement.

Installation obligatoire dans 3 situations précises : (1) Bâtiment équipé d'un paratonnerre (la foudre est captée et doit être évacuée en toute sécurité), (2) Installation alimentée par une ligne aérienne en zone AQ2 (niveau kéraunique élevé, plus de 25 jours d'orage par an), (3) Bâtiments ICPE (Installations Classées pour la Protection de l'Environnement) avec risques d'explosion.

Emplacement critique : origine de l'installation. Le Type 1 doit être installé immédiatement en aval du disjoncteur de branchement (AGCP), avant tout autre équipement. Câblage en 16 mm² minimum cuivre, longueur totale < 50 cm pour limiter les impédances parasites. Coût indicatif : 250-400 € selon calibre (monophasé ou triphasé).

Le parafoudre Type 2 (anciennement Classe II) est le plus répandu. Il protège contre les surtensions induites par des coups de foudre indirects (foudre tombant à moins de 2 km) et les surtensions de manœuvre du réseau. Capacité d'évacuation : jusqu'à 40 kA (onde 8/20 µs), suffisante pour 95% des situations en France métropolitaine.

Installation recommandée pour TOUTE installation IRVE. Depuis la norme NF C 15-100-1 (août 2025), le Type 2 est obligatoire pour 7 catégories de bâtiments : établissements de santé, bâtiments de service public et patrimoine culturel, bâtiments tertiaires et industriels (activité économique), bâtiments ERP (Établissements Recevant du Public), bâtiments équipés de paratonnerre, structures ICPE, et désormais installations IRVE en bâtiments professionnels.

Emplacement : tableau principal de distribution. Le Type 2 s'installe en tête du tableau électrique, en aval du différentiel général ou sur chaque rangée de différentiels. Pour une borne IRVE, privilégier l'installation sur la rangée dédiée à la borne (protection rapprochée). Coût indicatif : 80-150 € monophasé, 120-250 € triphasé.

Le parafoudre Type 3 (anciennement Classe III) est un complément de protection. Il ne remplace jamais un Type 1 ou Type 2, mais vient en renfort pour protéger les équipements électroniques particulièrement sensibles situés à plus de 10 mètres du tableau principal. Capacité d'évacuation : 5 à 10 kA (onde 8/20 µs).

Pour les bornes IRVE, le Type 3 est rarement nécessaire. La distance entre le tableau électrique et la borne dépasse rarement 30 mètres en résidentiel. Le Type 2 au tableau suffit donc dans 90% des cas. Exception : installations industrielles avec borne à plus de 50 mètres du tableau et équipements électroniques critiques (monitoring, télégestion, serveur local OCPP).

Si nécessaire, installation au plus près de l'équipement. Le Type 3 peut s'installer directement en amont de la borne, dans un coffret annexe IP55. Alternative plus économique : privilégier une borne avec protection surtension intégrée (Wallbox Pulsar Plus, Schneider EVlink, Legrand Green'up Access). Coût indicatif : 40-80 € par équipement.

La norme NF C 15-100-1 (révisée en août 2024, applicable septembre 2025) définit précisément les cas d'obligation du parafoudre. L'article 443.4 liste les situations où l'installation d'un parafoudre principal (Type 1 ou Type 2 selon la configuration) est obligatoire. Ces obligations dépendent du type de bâtiment, de sa localisation, et de ses équipements de protection.

Important pour les installations IRVE : Le parafoudre n'est PAS obligatoire spécifiquement pour les bornes de recharge. L'obligation dépend uniquement du type de bâtiment qui accueille l'installation. Une copropriété ou une entreprise standard avec bornes IRVE n'est donc pas automatiquement concernée par l'obligation, sauf si elle répond à l'un des critères ci-dessous.

L'Île-de-France est classée en zone AQ1 (niveau kéraunique modéré). Les niveaux kérauniques réels par département sont : Paris 15 jours/an, Hauts-de-Seine 15 jours/an, Seine-Saint-Denis 15 jours/an, Val-de-Marne 15 jours/an, Yvelines 13 jours/an, Essonne 15 jours/an, Val-d'Oise 19 jours/an. Tous ces départements sont donc en zone AQ1 (< 25 jours/an), contrairement au sud de la France classé AQ2 (≥ 25 jours/an).

L'installation d'un parafoudre pour une borne IRVE suit des règles précises. La configuration optimale dépend de trois paramètres : le type de bâtiment (résidentiel, tertiaire, industriel), la puissance de la borne (monophasée 7,4 kW ou triphasée 11-22 kW), et la présence ou non d'un paratonnerre. Voici les configurations recommandées par catégorie.

Configuration résidentielle standard (maison individuelle, AQ1). Borne monophasée 7,4 kW sans paratonnerre : Parafoudre Type 2 monophasé 40 kA en tête du tableau électrique, sur la rangée du différentiel protégeant la borne. Câblage en 6 mm² cuivre, longueur totale < 50 cm. Niveau de protection Up ≤ 1 000 V. Coût matériel : 80-120 € (Schneider iPRD, Legrand Type 2, Hager SPN). Installation par électricien IRVE : 1h, tarif 80-120 € HT.

Configuration copropriété/entreprise (fortement recommandée). Borne monophasée ou triphasée, installation dans un bâtiment professionnel : Parafoudre Type 2 triphasé 40 kA fortement recommandé pour protéger les investissements collectifs. Installation en tête du tableau général ou sur chaque rangée dédiée aux bornes IRVE. Pour installations multi-bornes (>3 bornes), privilégier un parafoudre par rangée pour répartir les risques. Coût matériel : 150-250 € (Schneider iPRD 40r, Legrand 412271, Hager SPN340r). Installation : 1h30-2h, tarif 120-180 € HT.

Configuration avec paratonnerre (obligation Type 1). Bâtiment équipé d'un paratonnerre : Parafoudre Type 1 en tête d'installation (25 kA 10/350 µs) + Type 2 au tableau principal. Le Type 1 évacue le courant de foudre direct, le Type 2 protège contre les surtensions résiduelles. Câblage Type 1 en 16 mm² mini, < 50 cm. Coût matériel : 350-500 € (Type 1 + Type 2). Installation : 2h30-3h, tarif 200-300 € HT.

Le niveau de protection Up est la tension maximale que le parafoudre laissera passer vers vos équipements lors d'une surtension. Plus Up est faible, meilleure est la protection. Pour une borne IRVE, privilégier Up ≤ 1 000 V. L'électronique embarquée (microprocesseur, RFID, Ethernet) supporte généralement des surtensions jusqu'à 1 500 V, mais avec risques de vieillissement prématuré.

Un parafoudre n'est pas éternel. Chaque surtension qu'il évacue dégrade progressivement ses composants internes (varistances, éclateurs). Après 10 à 20 surtensions importantes, le parafoudre atteint sa fin de vie et doit être remplacé. C'est pourquoi les modèles modernes intègrent systématiquement un indicateur de défaut.

Contrôle visuel trimestriel recommandé. Vérifiez l'état du voyant de défaut : fenêtre verte = parafoudre opérationnel, fenêtre rouge = remplacement nécessaire. Certains modèles haut de gamme proposent un contact sec (report d'alarme) raccordable à un système de télésurveillance ou à l'application mobile de votre borne IRVE (notification automatique).

Remplacement après coup de foudre direct. Si votre installation subit un coup de foudre direct (très rare en résidentiel, sauf présence d'un paratonnerre), le parafoudre Type 1 doit être remplacé systématiquement, même si le voyant reste vert. Les varistances ont absorbé une énergie considérable et leur capacité résiduelle est incertaine. Coût du remplacement : 50-80 € (cartouche seule) ou 250-400 € (module complet).

Vérification par électricien lors de maintenance IRVE. Lors de l'entretien annuel de votre borne de recharge (recommandé par les constructeurs et obligatoire pour certains contrats de maintenance), demandez à l'électricien IRVE de contrôler l'état du parafoudre et la qualité de la prise de terre (mesure de résistance). Intervention incluse dans les forfaits maintenance Bornetik IDF (79 € HT/an).

Contexte d'installation type. Maison individuelle à Paris 15ème, alimentation monophasée 230V 9 kVA, pas de paratonnerre. Borne Wallbox Pulsar Plus 7,4 kW (32A) installée dans garage attenant (distance tableau-borne : 12 mètres). Zone kéraunique AQ1 (Île-de-France). Obligation légale : non (résidentiel), mais fortement recommandé.

Solution retenue : Parafoudre Type 2 monophasé Schneider iPRD 40r. Caractéristiques : 40 kA (8/20 µs), Up = 1 000 V, voyant vert/rouge, contact défaut optionnel. Installation en tête du tableau électrique, sur la rangée du différentiel 40A Type A protégeant la borne. Câblage en 6 mm² cuivre, longueur totale 35 cm. Raccordement phase + neutre + terre.

Déroulement de l'installation (1h). (1) Coupure disjoncteur général, vérification absence tension, (2) Fixation du parafoudre sur rail DIN, à droite du différentiel 40A Type A, (3) Raccordement phase + neutre en amont du différentiel (bornes L et N du parafoudre), (4) Raccordement terre sur barrette de terre du tableau (câble vert/jaune 6 mm²), (5) Vérification visuelle du voyant (doit être vert), (6) Remise sous tension, test de fonctionnement borne.

Coût total de l'installation. Parafoudre Schneider iPRD 40r : 140 € TTC. Main-d'œuvre électricien IRVE : 100 € HT (1h). Câblage et petits matériels : 15 € TTC. Total : 285 € TTC. Amortissement dès le premier sinistre évité (coût moyen sinistre surtension borne : 2 500 € remplacement + 300-500 € franchise assurance).

Pour 200 à 300 € d'investissement initial, le parafoudre offre une protection inestimable. Face à un coût de sinistre moyen de 2 500 € (borne) à 30 000 € (borne + batterie véhicule), le calcul est vite fait. En Île-de-France, même si le niveau kéraunique est modéré (AQ1), les surtensions indirectes et les perturbations réseau sont omniprésentes : 87% des bâtiments subissent au moins 50 surtensions par an.

L'évolution réglementaire confirme l'importance de cette protection. La norme NF C 15-100-1 (révisée en août 2024, applicable septembre 2025) rend le parafoudre obligatoire pour certaines catégories de bâtiments spécifiques (services publics, ERP, bâtiments tertiaires avec enjeux économiques majeurs, etc.). Bien que non obligatoire pour les installations IRVE standard, cette réglementation témoigne de la prise de conscience des risques liés aux surtensions transitoires.

Approche Bornetik IDF : Nous réalisons une analyse de risque gratuite pour déterminer si un parafoudre est pertinent pour votre installation. Si installation nécessaire : Parafoudre Type 2 monophasé (40 kA, Up ≤ 1 000 V) en résidentiel, Type 2 triphasé en installations professionnelles, Type 1 + Type 2 si paratonnerre. Installation par électricien IRVE certifié, contrôle annuel du voyant de défaut, remplacement si défaut détecté.